samedi 30 janvier 2010

Artemis Fowl 6 : le paradoxe du temps – Eoin Colfer


J’ai commencé à lire cette série il y a trop longtemps pour que ce blog en conserve des traces, mais j’aime beaucoup la série Artemis Fowl. De toutes ces séries qui sont nées après le succès d’Harry Potter, c’est bien la seule que j’ai suivi, lu, et apprécié.

Sans être marquante qu’un Harry Potter, ou aussi complexe qu’un A la croisée des Mondes, Artemis Fowl est une lecture prenante, drôle, divertissante et originale. Et qui ne s’essouffle pas encore, bien qu’on en soit au 6e tome.

Le concept de base était plutôt original. Artemis Fowl est un petit génie du mal (au sens propre, à 12 ans il doit avoir dans les 300 de QI et dirige l’empire criminel du paternel disparu dans d’étranges circonstances) qui kidnappe une fée pour pouvoir demander une rançon faramineuse au peuple féérique.

En soit, c’est déjà délicieux tellement c’est subversif comme histoire. La cerise sur le gâteau, c’est tout le monde des fées qui est à 100 km de ce qu’on voit d’habitude (deux mots : les nains). Il faut surtout relever que ces peuples féériques disposent d’une technologie très avancée. S’ils font toujours un peu de magie, ils utilisent des pistolets à neutrino et des ailes mécaniques fonctionnant à l’énergie nucléaire.

Oui, Artemis Fowl, c’est un peu de la Science Fantasy… ce n’est pas courant quand même, vous en conviendrez ! Bref le premier tome m’a vraiment marqué, avec ses moult rebondissements. Surtout que l’auteur ménage aussi un peu de place pour travailler ses personnages.

C’est donc tout naturel d’avoir continué la série, qui sait rester égale à elle-même tout au long de l’histoire, avec un Artemis qui évolue petit à petit. Je vous épargne les péripéties des quatre tomes suivants pour passer directement au dernier : le paradoxe du temps.

Tout est dans le titre, cela va parler de voyage dans le temps. Artemis remonte le temps en compagnie d’Holly Short pour sauver la mère gravement malade. Le petit plus de cette aventure, c’est que cela implique de se confronter …à lui-même. Une sorte de « Artemis vs Artemis », forcement ça a du potentiel.

Le résultat est fidèle à son habitude, très prenant, riche en rebondissements, bourré de répliques marrantes et avec quelques petits moments plus sérieux. Le voyage dans le temps est un excellent prétexte pour ressortir les vieilles connaissances, créer des retournements multiples et inattendus, et vous coller un mal de crâne si vous réfléchissez trop sur la question des paradoxes.

Bref, on lit ça d’une traite avec un grand plaisir, et on en redemande, comme d’habitude. On pourrait reprocher à Eoin Colfer de ne pas trop se renouveler, mais la recette fonctionne, alors pourquoi se plaindre ?

La suite est d’ailleurs prévue pour cette année, au moins pour la VO. Ca s’appellera The Atlantis Complex. On n’a pas fini de voir du pays !

7 commentaires:

arutha a dit…

Une question que je me pose chaque fois que je lis un adulte (même jeune comme toi) faire l'éloge d'un livre pour la jeunesse : qu'est-ce qui fait d'un roman une oeuvre pour la jeunesse ? Qu'est-ce qui risque de me rebuter, de me manquer ? Au contraire, qu'est-ce qui est susceptible de m'intéresser ? Et si les livres pour la jeunesse étaient tout simplement des livres pour tous ? A la différence des livres pour adultes destinés, eux, à un public plus âgé. Qu'en est-il de cet Artemis Fowl ? Il y a-t-il d'autres livres "jeunesse" qui intéresseraient un vieil homme comme moi ?
Eh oui, il a fallu que ça tombe sur toi ;o)

Vert a dit…

Merci Arutha, moi aussi je t'aime, je vais te présenter à ma mère vous allez vous entendre à merveille sur le domaine des questions qui nécessitent 4 pages de texte ! ;)

Après avoir retourné la question dans tous les sens, j'en suis arrivée à ceci pour ce qui est de la définition pure et dure de ce domaine. Tu réponds toi-même à la question en fait :
"Et si les livres pour la jeunesse étaient tout simplement des livres pour tous ? A la différence des livres pour adultes destinés, eux, à un public plus âgé."
En tout cas si je me rappelle bien mes cours sur le sujet, les origines de la littérature jeunesse, c'est ça. Quelques siècles en arrière ça impliquait notamment un coté très moralisateur/éducateur en prime, mais l'idée est là.

Après d'un point de vue plus personnel, j'aime la littérature jeunesse pour sa simplicité (bah oui mine de rien un Artemis Fowl ça se lit très vite), et aussi beaucoup par nostalgie. Mes meilleurs souvenirs de lecture sont des livres pour enfants (en terme d’émotion, pas forcément de contenu).
Je trouve que les plus belles aventures sont celle de l'enfance... j'ai encore le temps de voir venir (et je suis dans ma période blasée), mais pour le moment je trouve la vie adulte beaucoup moins excitante que de se glisser en douce avec sa cousine dans la vieille cuisine de la grand-mère pour aller piquer du chocolat dans le placard !

Pour le coté plus intellectuel j’aime bien voir ce qu’on considère comme de la littérature pour enfants (qui est écrit par des adultes, finalement c’est presque contradictoire ^^), ce qu’on veut leur faire voir/comprendre/découvrir… y’a toute une construction mentale, une façon de faire apprendre des choses sans en avoir l’air, des façons d’écrire qui font qu’on appréciera aussi de relire certains livres plus tard…
J’avoue, ça me fascine d’étudier un peu tout ça… mais pour en revenir au sujet :

"Qu'est-ce qui risque de me rebuter, de me manquer ?"
Va savoir, ça dépend de ce que tu recherches. Les romans jeunesse manquent parfois un peu de complexité dans le propos, et encore ça dépend lesquels. Et il manque parfois des choses adultes (ne serait-ce qu’au niveau des interactions entre les individus, et pas qu’en terme de s*** hein ^^), ou bien elles sont traitées à la sauce jeunesse ce qui fait un peu cliché.

"Qu'en est-il de cet Artemis Fowl ? Il y a-t-il d'autres livres "jeunesse" qui intéresseraient un vieil homme comme moi ?"
Tu veux dire à part pour surveiller les lectures de ta fille ? :D
C’est un peu dur à dire, j’ai encore du mal à cerner précisément tes goûts en lecture du coup je suis assez hésitante.
Artemis Fowl est agréable parce qu’il prend pas mal de poncifs à contrepied (bien que Artemis se révèle finalement plus « normal » qu’on ne le croirait).
A la croisée des Mondes est un must aussi, mais de toute façon c’est à peine de la littérature jeunesse.
Mais pour toi je penserais beaucoup à la collection Autres mondes chez Mango, de la SF jeunesse dont j’ai toujours entendu le plus grand bien. J’y ai lu Cyberpan de Fabrice Colin qui m’a laissé un bon souvenir.

Voilà, j’espère que ca répond à ta question (moins d’une page word, je dois pas être inspirée ^^)

arutha a dit…

Merci Vert pour ta réponse si complète. Tu confirmes ce que j'imaginais. Notamment l'absence de rapports "adultes" entre les personnages. Mais ce n'est pas ça qui me manquerait.
Je confirme que A la croisée des mondes est à peine un roman jeunesse et tout ce qu'il y a de plus lisible et appréciable pour un adulte.
Me reste donc plus qu'à suivre tes pistes.

Eni a dit…

Dans la collection Autres Mondes, j'avais adoré l'œil de dieux de Ange.

Il faudra un jour que je me remette à Artémis quand j'en aurais fini avec Aristote, Hegel et autres joyeusetés ! =)

Merci pour tes critiques, toujours agréables à lire, ça me rappelle que j'ai encore de la lecture qui m'attend ^^

Vert a dit…

Et évidemment il est pas dispo dans mes bibliothèques favorites... bon je me ferais une expédition un de ces 4 pour y jeter un oeil ^^

Anonyme a dit…

Bonjour !
Je suis en train de lire le dernier tome ( The Atlantis Complex ) en VO, et on peut dire que c'est pour le moins surprenant : le tome 6 m'avait désarçonnée avec son brusque changement de dulcinée ( mais où était donc passée la fille de riches Mia, alter ego d'Artemis l'anti-héros ? ), autant dire tout de suite que celui-ci me fait hurler de rire.
Je ne dévoile pas tout, mais voilà quelques indices : Artemis, qui évoluait à travers les tomes pour devenir de plus en plus humain ( gloups ), subit une petite accélération dans ce processus grâce au fameux Atlantis Complex : une vraie catastrophe.
Bien sûr, les méchants sont toujours aussi ... méchants, Butler est toujours aussi grand ( une amélioration chez lui est qu'il s'essaye à l'insubordination ) et Mulch toujours aussi glouton ( petite note pour remarquer l'"apparation" de Juliet, qu'on avait déjà vue brièvement dans le tome précédent ), mais ce tome vaut la peine d'être lu, rien que pour entendre Artemis appeler Foaly "goodly beast", se prendre pour un chevalier pourfendeur de dragons ( véridique ! ) et draguer honteusement Holly.
Must-read !
Merci, en tous cas, pour cette critique. J'aime beaucoup ton ton et tes réflexions ( même si je ne suis pas toujours de ton avis : je n'ai pas du tout aimé A la croisée des mondes, qui continue de me terrifier et de de me dégoûter ).
A une prochaine, et bonne continuation !

Vert a dit…

Merci pour ton commentaire mais faudrait vraiment que tu revoies ta définition de "indice", parce que là j'ai juste l'impression de m'être fait spoiler la moitié du bouquin :/
(alors que sur les séries je ne lis même pas les 4e de couv pour en savoir le moins possible...)