vendredi 17 juin 2011

Vendredi ou les limbes du Pacifique - Michel Tournier


Quand j’étais plus jeune, j’ai lu et relu Vendredi ou la vie sauvage de Michel Tournier. J’adorais ce roman qui réécrit l’histoire de Robinson Crusoé à sa sauce (est-ce une forme de fanfiction, je vous laisse méditer sur le sujet). Un jour, j’ai lu Robinson Crusoé (le vrai), et j’ai nettement moins aimé d’ailleurs…

Il faut dire que Vendredi ou la vie sauvage prend l’histoire de Robinson Crusoé complètement à l’envers. Si le début est le même, la situation bascule au milieu du bouquin. Dans l’ouvrage de Defoe, c’est Robinson qui « civilise » Vendredi, et finit par rentrer riche en Angleterre (oui je vous spoile la fin, en même temps c’est un classique !). Chez Tournier, c’est pratiquement le contraire.

J’ai découvert un jour que Vendredi ou la vie sauvage était une version expurgée pour la jeunesse, tirée d’un autre roman, Vendredi ou les limbes du Pacifique, et comme le bouquin m’est passé entre les mains au Marché au Livre, je me suis dit : « Pourquoi pas ? ».

C’est vrai ça, pourquoi ne pas lire autre chose que de la SFFF pour une fois ? Si je me pose la question de temps en temps, je me suis bien rappelée la réponse en lisant ce roman. Il y a presque un côté frustrant à buter sur un texte adulte alors que la version jeunesse passe bien.

Il faut dire que dans Vendredi ou les limbes du Pacifique, pratiquement chaque mot, chaque phrase, chaque paragraphe contient un symbole, une réflexion, une idée… Je n’ai rien contre le fait de réfléchir en lisant, bien au contraire, mais je vous avoue que j’ai vite été noyée dans les délires métaphysiques de Robinson sur l’île (et même les délires métaphysiques de Robinson avec l’île), qui font que de se rendre d’un point A à un point B prend des pages et des pages…

(qui ne sont pas mises à profit pour caser cinq collations hobbits, quatre descriptions de paysages et deux chansons à boire et un poème de 150 vers sur l’histoire de Beren et Luthien, ça j’aurais apprécié)

Je crois que j’ai vraiment du mal avec ces romans où les idées prennent le pas sur le récit, ce que j’aime lire, c’est des histoires (avec quelques idées derrière, bien sûr), et l’histoire ici est un peu noyée sous le reste. La version jeunesse (que mon prof de français considérait presque avec dédain) est donc bien plus adaptée pour moi.

On va dire que c’est parce que j’ai su rester jeune dans ma tête.Et le premier qui prétend que c’est que c’est parce que la SFFF que je lis en si grande quantité est une littérature d’ados, je le décapite avec mon sabrolaser, en toute simplicité :D

8 commentaires:

Luthien a dit…

Robinson Crusoe est un classique que je n'ai encore jamais lu. Il me tente moins que la version de Fournier toutefois.
Je pense que je tenterai plutôt la version jeunesse. ^^

Vert a dit…

Faut pas hésiter sur Vendredi ou la vie sauvage, ça se lit beaucoup mieux que Robinson Crusoé ^^.

Tigger Lilly a dit…

J'avais du le lire au lycée, celui-là, pas la version expurgée. Et je n'avais pas du tout aimé. Je me demande si je ne l'ai pas revendu lors de ma dernière crise de nettoyage par le vide de ma bibliothèque.

Vert a dit…

Ah tiens c'est pas bête, je le refourguerais à l'occasion chez un bouquiniste, je préfère garder ma version Folio junio ^^

Anonyme a dit…

Robinson Crusoé est pas mal, quelque part on sent une parenté avec Jules Verne dans ce héros qui grâce à ses connaissances technique surmonte les difficultés que lui oppose la nature.

C'est aussi bien moins intellectuel que le Vendredi de Tournier (qui est lui-même plus léger que le Roi des Aulnes du même auteur, génial mais épuisant mentalement, tout entier fait de symbolisme).

Vert a dit…

Robinson Crusoe j'ai eu du mal parce que j'avais gardé l'humanisme de la version jeunesse de Tournier (où c'est Vendredi qui enseigne à Robinson finalement), du coup la bonne vieille version du bon blanc qui apporte la civilisation au sauvage, je sais bien que c'est l'époque, mais je l'ai pas très bien digéré xD.

Je pense que je vais restée éloignée de Tournier, c'est pas un auteur pour moi, définitivement !

Maëlig a dit…

La SFFF ramollit le cerveau, c'est bien connu.
Sinon, c'est une chouette idée ça de rajouter des casse-croûtes de hobbit dans les bouquins un peu trop chiants, ça arrangerait pas mal les choses.

Vert a dit…

Il ne faut jamais dénigrer l'importance du petit déjeuner. Et du deuxième petit déjeuner. Et de la collation de 11H. Bref xD