mardi 27 mai 2014

Brasyl - Ian McDonald


Lorsque ce roman de Ian McDonald a été sélectionné pour la lecture de mai du Cercle d’Atuan, je me suis vaguement dit que trois McDonald en trois mois, c’était peut-être un peu beaucoup. Et effectivement, Brasyl a été le roman de trop, même si c’est la faute au roman en lui-même et non à l’enchainement des lectures.

Brasyl est un roman qui nous raconte trois histoires : il y a d’abord Marcelina, une productrice de téléréalité qui cherche en 2006 le concept qui la propulsera au sommet ; vient ensuite Edson, un jeune homme des années 2030 qui trempe dans de vilaines combines et se retrouve mêlé à des histoires d’ordinateurs quantiques des plus complexes ; enfin, au XVIIIe siècle, un prêtre jésuite cherche dans la forêt amazonienne un de ses frères qui aurait dévié de la voie.

Toutes ces histoires sont liées, d’abord par une unité de lieu (le Brésil), et par une histoire d’univers parallèles et de physique quantique que l’on découvre tant bien que mal au cours de notre lecture, et plutôt mal que bien, hélas.

Mais parlons d’abord des qualités de ce roman, car aussi laborieuse qu’ait été sa lecture, il y a quand même un truc qui m’a plu. Comme La maison des derviches (auquel il ressemble beaucoup au niveau de la structure) qui nous faisait découvrir la culture stambouliote, Brasyl est une incroyable plongée dans la culture brésilienne.

J’ai eu la même sensation de vertige, de découvrir un monde complètement différent, bref qu’on n’avait pas besoin de traverser une galaxie pour se confronter à des univers qui nous semblent étrangers voire parfois difficiles à comprendre. Ian McDonald sait vraiment y faire dans le domaine, et je n’ose imaginer la documentation nécessaire pour que son roman sonne aussi « vrai ».

Mais le problème, c’est que pour immerger encore plus le lecteur, il a truffé son roman de mots en portugais (traduits pour certains mais pas tous dans un lexique à la fin du livre), ce qui fait qu’on se retrouve assez vite noyé, et que la lecture en devient franchement laborieuse.

Et malheureusement, il n’y a pas que dans les dialogues qu’on se noie, mais tout au long de l’intrigue, tellement confuse que je n’en ai compris que quelques idées ici et là, mais que j’ai bien du mal à rassembler les morceaux ensemble. Je n’arrive pas à savoir s’il a trop délayé son histoire, ou si la moitié des explications de physique quantique s’est perdue en route.

Du coup même si j’ai bien aimé certains passages comme les idées d’émissions de Marcelina (plus trash c’est pas possible), la société ultra connectée d’Edson où l’on trouve des puces RFID jusque dans les sacs à main et où on peut copier des chaussures de marque sur une imprimante 3D, ou le parcours du Père Quinn en général (c’est de loin le plus facile à suivre), Brasyl a été une lecture laborieuse, presque frustrante puisque nos efforts ne sont pas récompensés à la fin.

Cela ne va pas me fâcher avec cet auteur pour autant (j’ai trop aimé ses autres textes pour ça), mais je vais faire une petite pause avant de me replonger dans ses œuvres. Et me concentrer sur les textes qu’il a écrit après Brasyl, qui m’ont l’air bien mieux fichus (si je me fie à La maison des derviches).

Avis des autres atuaniens :
Baroona, Hilde, Kissifrott

CITRIQ

8 commentaires:

Escrocgriffe a dit…

"enfin, au XVIIIe siècle, un prêtre jésuite cherche dans la forêt amazonienne un de ses frères qui aurait dévié de la voie »

J’avoue que je suis intrigué par le point commun possible entre cette intrigue et le cadre, plus futuriste ! On dirait un peu « Cartographie des nuages"...

Herbefol a dit…

Je pense qu'il y a effectivement un vrai problème de longueur sur ce bouquin et je suis convaincu que ramené à un format de novella ce serait mieux rythmé.
J'ai aussi eu l'impression que McDonald essayait de faire du Neal Stephenson, façon Snow crash et L'âge de diamant, dans la partie sur Marcelina (et un peu celle sur Edson), mais sans y arriver vraiment. Pour moi il manquait un petit quelque chose.

Vert a dit…

@Escrocgriffe
Effectivement la structure avec plusieurs histoires pourrait y faire penser, mais ça n'a pas grand chose à voir en fait (le livre aurait sans doute été meilleur dans ce cas ^^)

Vert a dit…

@Herbefol
C'est pas bête le parallèle avec Stephenson en effet, en tout cas de ce que j'ai pu en lire ^^

Baroona a dit…

Plutôt bien que mal ? Vraiment ? ^^
Tout à fait d'accord sinon.

Vert a dit…

@Baroona
Oups il m'avait échappé celui-là, c'est corrigé, merci ^^.

Lorhkan a dit…

Ouaip, il semble donc y avoir beaucoup mieux à lire dans la bibliographie de l'auteur.
Tiens, "La maison des derviches" par exemple, qui est sur ma PAL ! ;)

Vert a dit…

@Lorhkan
Tu te feras en effet plus plaisir avec la Maison des derviches ^^